Un coup d'oeil dans le rétro-viseur !
La Troupuscule clôture ses trois représentations, haut la main et reprend son souffle momentanément loin de la scène, le temps d'une petite brise...
Celle qui caresse par sa douceur, sa fraîcheur et ranime l'envie de revenir aussi vite qu'elle s'en est allée...
Après trois spectacles successifs,
l'équipe se doit de s'accorder un entracte, de s'éloigner, de s'évader, de vagabonder, sans rien oublier...
La petite troupe a vécu des moments forts, inoubliables où la magie s'est opérée à chaque instant, à chaque moment de la composition
d'un projet prestigieux où la beauté s'est laissée apercevoir dans le moindre détail.
Des instants marqués par la joie, la richesse des échanges, le plaisir de composer, de créer,
le plaisir d'être ensemble sans compter, cela malgré la fatigue et la charge de travail.
Qu'il vente, qu'il pleuve, aucune tempête, aucun orage et aucun obstacle a
freiné le rassemblement du "groupuscule" pour ne pas dire "Troupuscule" !
Toujours réuni autour de ce dessein afin de mener à terme « ces sardines grillées »
qui aurait déjà été joué à la Réunion il y a trente ans de cela (dernière en date en 1995?).
A travers cette aventure, chacun a pu mesurer les liens forts qui les unissent, à savoir leurs passions pour l'art sous
toutes ses couleurs allant de la musique au jeu du vivant,... des costumes à la logistique,...
du plateau... aux décors,...de la scène au chant,...des notes à l'instrument,...de la mélodie au timbre de voix...
Sans oublier ceux qui se sont laissés porter par l'improvisation des émotions emportant dans son tourbillon les personnages rocambolesques habitant cette rue
où sévissent Victoire et Solange entourées de deux protagonistes, curieuses, espiègles mais tellement
belles et vivantes et qui ne cessent d'exister dans l'ombre d'une famille bourgeoise clinquant,
noyée dans les apparences mondaines, trompeuses où l'ennuie a laissé place au fonctionnement perverti d'un système familial en échec.
Un projet de longue haleine que l'équipe mène depuis un an afin de pouvoir partager le fruit de son travail aux spectateurs.
Un public qui nous soutient aujourd'hui par la force de ses mots, ses applaudissements, ses rires et sa joie communicative.
Durant toute cette période, chacun a apporté sa petite pierre afin de construire ce qui est :
Cet édifice dans lequel toutes les émotions se sont exprimées, entre rires et larmes, entre joie et tristesse, entre intrigues et suspenses, entre espérances et désespoirs...
Entre destin et abandon...,
Entre culpabilité et dilemme,
Entre amour et haine...,
Pour toujours revenir à l'essentiel,
Ce qui nous fait vibrer toujours et encore : l'amour.
L'amour d'amant, l'amour parentale, l'amour fraternel...
L'amour, toujours l'amour, base de solidité affective, inépuisable...
Qui remplit, qui nourrit, qui allège toute douleur,
Qui sécurise, qui nous épanouit, qui nous fait voler, nous rend léger...
Qui nous transporte, nous rend fort, qui donne envie de donner, de recevoir..., d'aimer...
Et qui nous surpasse...
La convivialité qui s'invite au groupe à la fin de ce moment assouvie, autour d'un verre où les membres et leurs invités prennent plaisir à revisiter les textes et
font l'analyse psychanalytique du récit de l'auteur, Jean Claude Danaud, qu'on remercie vivement de nous avoir partagé sur sa page à Paris à plusieurs reprises.
Au détour de ce chemin, la curiosité a nourri nos débats autour des mots, autour des quiproquos. Nos échanges ont mis en lumière
les divers sujets de société, encore fragiles pour certains, empreints de blessures, de souffrances, mais aussi d'humanité et pour la plupart,
encore d'actualité.
L'histoire des classes sociales, la place de la religion, la bourgeoisie et ses dérives, l'hypocrisie de notre société sous toutes ses formes qui brillent de milles
feux sous toutes sortes de masques allant des plus scintillants aux plus sombres.
L'histoire des femmes, plus particulièrement de « La femme ».
Celle qui depuis toujours a traversé les siècles avec beaucoup de douleurs, de ferveur, de force, de résistance, au sein de toutes les sociétés confondues et particulièrement,
celles des plus reculées, des plus obscures où la femme n'a eu de cesse de se battre pour trouver sa place.
Sa place auprès de l'homme,
Sa place dans le travail,
Sa place en tant que mère,
Sa place en tant que femme,
Sa place dans la religion...
Cette femme qui se doit en tout temps de lutter et d'avancer pour vivre, survivre, être libre, lutter pour briser tout ce qui s'échine à la détruire, à l'anéantir.
Et pourtant rester cette femme si belle, si sensuelle qui donne naissance au monde...
Dans « les sardines », aussi simpliste que cela puisse paraître, à travers les quiproquos, les rebondissements humoristiques,
c'est tout l'arrière du décor qui amène chacun à s'interroger et réfléchir sur le sens et le destin de la vie de chaque être humain.
Le Dalai Lama disait:
« Il n'y a personne qui est née sous une mauvaise étoile, il n'y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel... »
Visiblement ça n'a pas été le cas pour Victoire et Solange.
Pour ceux qui auront envie de venir vivre cette aventure avec nous, rendez vous à la rentrée.
Si vous avez envie de peindre votre soirée avec tous ces ingrédients, de passer un merveilleux moment de rires mais aussi de sortir
de là enrichi d'une nouvelle vision de la vie, vous serez au bon endroit.
Sylvie Tesel